L’incontinence fécale : un tabou largement sous-estimé

Les patients osent à nouveau sortir de chez eux après un traitement par neurostimulateur

L’incontinence fécale, un trouble touchant quatre à huit pour cent de la population belge, est pour la plupart des patients difficile à aborder et reste dès lors malheureusement négligée. A l'occasion de la Semaine Mondiale de la Continence 2019, les médecins souhaitent lever le tabou autour des problèmes d'incontinence. L'objectif est que les patients, souvent isolés socialement, osent plus facilement et plus rapidement en parler avec un prestaire de soins. Le traitement approprié, parmi lesquels le placement d’un neurostimulateur, peut soulager en grande partie la maladie et aider les patients à retrouver leur autonomie.

L’incontinence fécale, ou perte involontaire des selles, est surement l’un des plus grands tabous à l’heure actuelle. Il s’agit d’un problème sous-estimé, auquel beaucoup de personnes se retrouvent involontairement confrontés. Ce trouble touche 4 à 8% de la population belge, principalement les personnes âgées. Toutefois, contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce trouble touche également les jeunes et en particulier les femmes.

“L'affaiblissement des muscles du plancher pelvien ou la rupture d'un sphincter après un accouchement compliqué sont des causes fréquentes de l’incontinence fécale sévère”, explique le Docteur Bruyninx, chef du département de chirurgie digestive, coelioscopique et thoracique du CHU Brugmann à Bruxelles. “Toutefois, d'autres atteintes telles que le prolapsus du rectum ou une lésion de la moelle épinière à la suite d’un accident ou d'une opération, une maladie anale chronique ou une anomalie congénitale peuvent également entraîner l’incontinence fécale.”

Souffrir en silence

De nombreux patients sont souvent trop embarrassés pour en parler avec leur entourage et pour demander l'aide médicale. Il n'est, de ce fait, pas rare qu'ils se retrouvent isolés socialement. Ils n'osent alors plus partir en vacances et il devient pour certaines personnes, difficile de travailler, ce qui peut menacer leur emploi. Ils souffrent en silence, osent à peine sortir de chez eux et souffrent de dépression.

“Je l’ai caché pendant sept ans”, témoigne Martine Maertens âgée de 54 ans. “Je suis devenue incontinente suite à une maladie musculaire chronique. J'avais besoin de plusieurs couches, jusqu’à cinq par jour et souvent deux chaque nuit. Pendant tout ce temps, je suis restée chez moi par peur des "accidents". Si je devais sortir quand même, ce n’était jamais sans un sac à dos rempli de protections et de vêtements de rechange. Personne ne savait ce qu’il y avait dedans, sauf moi. Même vis-à-vis de ma fille, j’ai longtemps gardé le secret. »

Rompre le tabou

Le Docteur Luc Bruyninx appelle à briser le tabou. Selon lui, il s'agit d'un problème largement sous-estimé et cela doit changer :

“Les patients, les prestataires de soins et les spécialistes doivent être mieux informés à propos de l'incontinence fécale afin que ce trouble puisse enfin être abordé et, surtout, mieux traité. Aujourd’hui, trop de patients souffrent en silence. Avec le bon traitement, les patients peuvent reprendre le contrôle non seulement de leurs intestins, mais également de leur vie quotidienne.”

Un des traitements disponibles consiste à équiper le patient d’un neurostimulateur. Celui-ci stimule électriquement certains nerfs, ce qui peut avoir un effet bénéfique sur un grand nombre de patients. C’est également le cas pour Martine:

Du jour au lendemain, j’ai repris le contrôle de ma vie. Je peux retourner au marché, au théâtre, revoir des copines,... Quelque chose que je ne pouvais pas faire avant. J'ai beaucoup de choses à rattraper."

Clinique de périnéologie

Récemment une clinique de périnéologie a été ouverte au CHU-Brugmann dans le but d’aborder des troubles fonctionnels du périnée de manière pluridisciplinaire, tant pour les femmes que pour les hommes.

Parmi les différentes pathologies traitées, l’incontinence urinaire et/ou fécale revient souvent, explique le Docteur Luc Bruyninx.

Annelies Baeten

Whyte Corporate Affairs

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